Les travailleurs précaires laissés pour compte ? – Prise de position des Jeunes POP Genève

Le confinement a révélé une face jusque-là bien cachée à Genève et en Suisse :   des milliers de personnes, étrangères ou suisses, des petit.e.s indépendant.e.s ou des travailleur.euse.s non déclaré.e.s (souvent des femmes, issues de l’économie domestique), font la queue chaque samedi devant les Vernets pour un coli alimentaire.

L’État genevois a voté 15 millions de francs pour indemniser les travailleur.euse.s les plus vulnérables avec 4000 francs par mois, alors que le projet de loi du Conseil en prévoyait initialement 5800.- . L’une des raisons qui poussent le canton à agir est l’endettement potentiel de ces personnes, ce qui rendraient leur situation encore plus délicate.

L’UDC et le MCG se sont opposés à cette aide financière, sous prétexte que nombre des personnes en difficulté n’ont pas de papiers en règles. Le député UDC André Pfeffer et son acolyte MCG François Baertschi sont allés jusqu’à lancer un référendum contre ces aides, sous couvert de lutte « contre le travail illégal ». Selon eux, octroyer des aides reviendraient à encourager le travail au noir…

Or la rhétorique de l’UDC est claire depuis longtemps : établir des liens fallacieux entre les sujets.

Si le travail au noir est effectivement un problème (il permet, entre autre, aux patrons d’exploiter allègrement les travailleurs qui, ne bénéficiant pas de protection sociale, se voient retirer une majorité de leurs droits), il ne sera pas éradiqué, ni encouragé par une aide temporaire aux plus démuni.e.s, que la crise du COVID-19 a (enfin) révélé.e.s.

Les Jeunes POP Genève condamnent ce référendum sur le plan humain, mais également économique. Pendant que l’ancien conseiller fédéral Christophe Blocher reçoit de la Confédération quelques millions pour sa retraite déjà dorée, et que les entreprises perçoivent des aides et des assurance chômage, des économies se font sur le dos des personnes qui vivent déjà dans la pauvreté ! Elles risquent en outre de s’endetter et leur situation, d’empirer. Nous refusons cela !

De plus, 4000 francs, est-ce suffisant pour vivre dignement à Genève ? Est-ce ainsi que l’on traite, dans l’un des cantons les plus riches de Suisse, les gens qui travaillent au noir et qui contribuent, par leur exploitation, à la prospérité de la bourgeoisie ?

A plus long terme, nous exigeons la régularisation des personnes sans permis de travail, qui contribuent à notre société et notre économie, mais sont laissées pour compte.