Les Jeunes POP Suisse soutiennent le référendum pour une écologie sociale. 

Tout comme le PST-POP, les Jeunes POP s’opposent à la “Loi CO2 considérée comme insuffisante et antisociale

Depuis 2018, la loi fédérale sur la réduction des émissions de CO2, plus communément appelée la « Loi CO2 », fait couler beaucoup d’encre. C’est d’ailleurs elle qui, entre autres, est à la source des manifestations de la jeunesse pour le climat, de la Grève du Climat. En effet, la première proposition avait été présentée en 2018, et c’est son refus par le Conseil national qui avait fait descendre les gens dans la rue. Aujourd’hui, la nouvelle proposition approuvée cette fois par le Parlement provoque de nouveaux remous sur la scène politique. Les groupes vaudois, genevois, neuchâtelois et jurassien de la Grève du Climat ont ainsi lancé un référendum avec le soutien du Parti Ouvrier Populaire / Parti du Travail et sa jeunesse.

En 2015, la Suisse a signé les Accords de Paris sur le climat, s’engageant ainsi à atteindre la neutralité carbone jusqu’à 2050. Ou plus précisément « La présente loi vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier les émissions de CO2 dues à l’utilisation énergétique des agents fossiles (combustibles et carburants) ; l’objectif est de contribuer à ce que la hausse de la température mondiale soit inférieure à 2 °C. » Cependant, cette nouvelle loi est tout sauf effective.

Tout d’abord, de nombreuses contradictions sont à déplorer. Comment croire les voix en faveur de la loi, prétendant qu’il ne s’agit que d’un premier pas, lorsque les mesures sont des augmentations de taxes sur les divers carburants, ni incitatives ni dissuasives ? Comment demander à la population – qui paie déjà le prix du libéralisme et de ses crises successives – de continuer à payer sans alternative ? Comment se convaincre que, même si la loi ne va pas assez loin, il s’agit quand même d’un premier pas, lorsque nous marchons toujours dans la même direction ? N’avons-nous rien appris de notre voisine qui, pour quelques centimes d’augmentation de l’essence, a vu ses ronds-points s’embraser et sa population descendre, à bout, dans la rue ?

Cette crise n’est pas seulement écologique, elle est avant tout sociale. Et sa gestion, incarnée par cette nouvelle loi CO2, tient toujours le même discours : les justices sociale et climatique, intimement liées, sont constamment malmenées par le lobbyisme et la soif de croissance économique que prône notre politique. Ou devrions-nous parler d’économie ? C’est bien celle-ci qui semble à présent régner en maîtresse absolue, y compris dans les textes de loi comme celui dont il est sujet ici. Loi CO, « visant à réduire […] les émissions de CO2 […] », elle semble avant tout devoir préserver avant tout la « santé de l’économie » suisse, en garantissant la compétitivité au niveau international des différents secteurs, ainsi qu’en permettant la compensation d’émissions ou le « Crédit Carbone ». Sachant que le secteur le plus polluant en Suisse n’est autre que sa place financière et que l’on lit les deux seuls articles qui lui sont attribués, facile de se rendre compte que nos engagements ne seront pas tenus et qu’à nouveau, les travailleurs et travailleuses seront en première ligne.

En d’autres termes, cette loi manque sa cible en évitant les principales émettrices d’émissions que sont les banques aux dépens de la population pour un résultat ne nous permettant même pas d’atteindre le but que nous nous sommes fixé en 2015. Or, les scientifiques et les militant.e.s l’ont assez rappelé : il nous faut agir maintenant et à grande échelle. Les taxes ne sont pas une solution pour une société durable : nous voulons un futur, pas mettre celui-ci aux enchères.